Rencontre avec l’association SOphIA, qui promeut et interroge l’intelligence artificielle (IA)

Pouvez-vous présenter votre association ?
SOphIA est une association composée d’étudiants, d’étudiantes, de doctorants et de doctorantes de l’université. Son but est de promouvoir l’intelligence artificielle, tout en favorisant la réflexion autour de cette dernière et ses aspects transversaux : l'éthique, l'environnement et l'éducation. Pour nous rejoindre, aucun prérequis ! Notre but principal n’étant pas de coder des IA, il n'y a pas besoin de comprendre comment une intelligence artificielle est faite pour réfléchir à ses impacts. Plus les profils sont divers, plus les réflexions sont riches. 
 
Quelles activités proposez-vous ?
Nous organisons des débats, des discussions, des conférences mais aussi de la médiation dans des écoles. Ces activités sont accessibles à tout public. Nous souhaitons que chacune et chacun, quelle que soit sa connaissance de l'IA, puisse participer aux débats et comprendre les enjeux et impacts pour la société. 
 
Comment se déploie votre réflexion autour de l’IA ?
Notre point de départ est de prendre en compte les immenses capacités de celle-ci, tout en veillant aux dérives que cela peut entraîner. Le déploiement de l'IA touche de nombreux domaines et nous aidons, lorsque cela présente un intérêt pour la société, à ce que ce soit fait de manière écologique et dans le respect de chacune et chacun. Ce qui implique par exemple une réflexion sur l'impact environnemental et social, sur la place de la technologie dans notre société et une prise en compte des biais discriminants. En mettant en lumière les conséquences et en démystifiant son fonctionnement, nous espérons que l'IA de demain soit plus éthique. 
 
Ce sujet est au cœur de l’actualité, notamment avec le ChatGPT : que vous inspire ce chat conversationnel ?
ChatGPT est une prouesse technique impressionnante qui prouve l’étendue des progrès effectués dans certaines branches de l’IA. Elle possède néanmoins de nombreuses failles et soulève des questions éthiques. Lorsque que ChatGPT répond, il choisit les mots les plus probables à partir d’un ensemble de données fournies. Ces dernières étant produites par l’homme, les réponses de ChatGPT reflètent les biais sociaux et culturels de la société (fausses informations, sur ou sous-représentation d'un groupe de personnes, discrimination, etc.). Il peut également être utilisé pour des objectifs frauduleux (spam, phishing, arnaque sentimentale, etc.) et son impact écologique est questionnable, car ce type d'algorithme est énergivore !

Quels sont vos projets à venir ?
Nous avons un projet de médiation scientifique autour d’ateliers et d’outils éducatifs, afin d’initier les élèves des collèges et lycées. Nous souhaitons également monter des projets communs avec les autres associations étudiantes. Enfin, nous organisons des cafés philo mensuels autour de sujets divers ainsi qu’un projet de sensibilisation des acteurs et actrices de l’IA à l’écologie et à l’éthique, avec la rédaction d'un manifeste.